Cuisiner pour la paix (annexe)
L'argent
dépensé dans le monde en armement à chaque semaine serait
suffisant pour nourrir toute la population de la Terre pendant un an. Quand
des milliers de personnes meurent de faim à chaque jour, comment peut-on
dépenser encore un dollar pour la guerre? Si vous êtes de ceux
qui croient que les gens ont davantage besoin de nourriture que de bombes, appelez-nous
aujourd'hui. Les prochaines années pourraient changer le monde profondément,
et ce pour des générations. De la Bouffe, pas des Bombes (Food
Not Bombs) travaille pour que ces changements soient positifs pour tout le monde.
De la Bouffe, pas des Bombes a plusieurs projets qui s'amorcent ou qui sont
déjà en branle dans votre entourage :
Nous vous invitons à travailler avec nous pour fournir les services et l'information dont a désespérément besoin la communauté. Vous pouvez faire une différence.
Appelez-nous
au: (votre numéro de téléphone ici)
De la Bouffe, pas des Bombes
Votre adresse
et numéro de téléphone
La date
Lettre-type destinée à la direction des restaurants
Cher gérant,
De la Bouffe, pas des Bombes aimerait recueillir les surplus de nourriture que vous pourriez avoir. Nous distribuons cette nourriture aux maisons d'accueil et aux cuisines populaires, tout en en la servant nous mêmes aux gens qui ont faim.
De la Bouffe, pas des Bombes est fier d'être efficace et ponctuel dans ses cueillettes et ses livraisons.
Votre établissement va bénéficier de ce geste, et sera fier de savoir que ses surplus de nourriture vont à ceux qui en ont vraiment besoin. Plusieurs propriétaires, dans d'autres villes ou quartiers, ont d'ailleurs fait des économies de frais et de taxes relatives à l'enlèvement des ordures.
Appelez-nous pour nous faire savoir quel moment vous irait le mieux pour la cueillette des surplus. Merci.
Sincèrement,
Votre nom,
Bénévole
Si la police essaie de
saisir votre nourriture
Si la police
commence à saisir votre nourriture ou à arrêter des bénévoles,
nous avons découvert que diviser les repas en trois, en les servant seulement
un tiers à la fois, est une bonne solution. Nous mettons la soupe et
les salades dans des chaudières de plastique de cinq gallons avec des
couvercles.
Dites aux gens qui attendent pour la nourriture qu'ils sont invités à
rester même après que la première partie du repas ait été
confisquée, puisque davantage de nourriture s'en vient! Faites-leur savoir
que la police ne prend qu'une partie du repas. Ceci les calmera. Ceux qui attendent
pour manger peuvent avoir l'impression que la police leur vole tout leur repas,
se mettre en colère et donner aux policiers la "chance" de
se battre avec les affamés.
Après que les policiers aient quitté le secteur, sortez la nourriture
à nouveau tout en en gardant encore une partie cachée au cas où
ils reviendraient.
La police revient rarement une troisième fois, car elle se sent ridicule
d'être déjà intervenue deux fois.
Si la police "colle" et surveille le secteur, vous pouvez peut-être
les faire partir. Après quelques tentatives d'arrêter le service,
elle réalise qu'il est préférable de quitter que de rester
et de montrer que leur autorité peut être défiée
avec succès.
Si vous continuez vos distributions de bouffe de façon régulière,
le gouvernement va abandonner et vous allez vous mériter le respect de
la population. N'arrêtez pas à cause de la police!
Ordre du jour typique d'une réunion de De la Bouffe, pas des Bombes
1. Ouverture
de la réunion (10 minutes)
2. Adoption de l'ordre du jour (5 minutes)
3. Organisation du calendrier (45 minutes)
4. Solidarité (actions où de la bouffe peut être distribuée,
20 minutes)
5. Rapports des comités (30 minutes)
6. Finances (10 minutes)
7. Prochaine réunion (5 minutes)
8. Retour sur la réunion (Remarques et commentaires, 15 minutes)
Citations
«Cette politique de non-poursuite est vraiment frustrante et inquiétante
Il y aura des problèmes si le département suspend les arrestations
De la Bouffe, pas des Bombes en ferait sûrement une affaire publique,
avec d'agaçantes distributions de nourriture tape-à-l'oeil et
mal placées. Il pourrait en résulter une situation chaotique et
il s'agirait d'un précédent dangereux pour les autres groupes
qui refusent d'obéir à la loi
» Capitaine Dennis
P. Martel, Officier, Poste de police du secteur nord, 9 février 1990,
dans un mémo officiel de la Police de San Francisco.
«Plusieurs d'entre ceux qui ont été interviewés
ont dit que la frustration et la colère sont susceptibles de monter de
tous les côtés si des fonds ne sont pas trouvés pour les
services sociaux. Sans argent, disent-ils, la petite chicane de cet automne
entre les policiers et FNB pourrait bien annoncer des conflits plus sérieux.
"Si les sans-abri étaient organisés et dirigés sérieusement,
il pourrait y avoir d'importants remous sociaux; il pourrait y avoir un soulèvement"
dit Harry de Ruyter, directeur des services sociaux pour l'armée du salut
à San Francisco.» San Francisco Chronicle, 31 octobre
1988.
«Ils [De la Bouffe pas des Bombes] croient qu'ils peuvent manipuler les sans-abri pour jeter les bases d'un ordre social radical nouveau genre.» Art Agnos, Maire de San Francisco, 26 août 1988.
«Ils [De la Bouffe, pas des Bombes] ne vendent jamais de nourriture, mais la donnent gratuitement. En plus de huit ans, nous n'avons jamais eu de plaintes ou de difficultés reliées à la santé avec ce groupe. Ils aiment avoir un appui communautaire avec une large base. En fait, ce groupe travaille en coopération avec la ville dans notre volonté mutuelle d'éduquer le public à propos des dangers de la guerre nucléaire et d'encourager la paix au moyen du désarmement nucléaire.» Alfred E. Velluci, Maire de Cambridge, 20 janvier 1989, (dans une lettre à Ben Gale du Département de la Santé de San Francisco, trouvée dans les dossiers de la Police de San Francisco).
À
propos des auteurs
C. T. Lawrence Butler est déménagé à Boston
en 1976 avec une troupe de théatre qu'il avait aidé à former
dans sa ville natale de Newark, Delaware. En 1979, il rejoint des groupes d'affinités
sous la demande d'un ami acteur et participe à deux tentatives majeures
d'occupation à la centrale nucléaire de Seabrook. Ces actions
ont initié C.T. à deux concepts - l'action directe non-violente
et les prises de position par consensus - qui ont changé sa vie. Dans
la dernière décennie, C.T. a poursuivi son exploration de ces
deux disciplines en devenant un militant contre les taxes de guerre et en participant
à plusieurs groupes d'action politique et de revendications sociales.
En 1980, C.T. et un groupe d'amis ont formé le collectif De la Bouffe,
pas des Bombes à Cambridge. Plus tard, C.T. a été reconnu
pour son travail à Cambridge en étant nommé à la
Commission de l'éducation pour la paix et le désarmement nucléaire
de la ville. Au moment d'écrire ce livre, C.T. vivait à Portland
au Maine avec plusieurs amis travaillant pour créer une communauté
visant la sensibilisation à l'écologie. Il habite maintenant au
Vermont. Il est père, auteur, militant politique pro-féministe,
formateur sur la non-violence et le consensus et chef cuisinier végétarien.
Voici quelques organismes dans lesquels il est (ou fut) impliqué: l'Organisation
nationale des hommes contre le sexisme, Les Verts (USA), la Ligue de résistance
à la guerre, le Réseau des formateurs sur la non-violence de la
Nouvelle-Angleterre, ACT UP! (Maine), les Verts de Casco Bay et le Centre de
ressources pour la résistance contre les taxes de guerre, sans oublier
The Dove, un journal sur la résistance contre les taxes de guerre
où il fut co-éditeur. C.T. a aussi travaillé sur un troisième
livre (le livre de recettes de Food Not Bombs).
Keith
McHenry est né à Francfort, Allemagne, en 1957 alors que son
père y faisait carrière comme militaire. Son arrière-arrière-grand-père
du côté paternel était l'un des signataires de la Constitution
américaine, ainsi que le Sécrétaire de Guerre de George
Washington. Son grand-père du côté maternel était
quant à lui un des planificateurs des bombardements d'Hiroshima et Nagasaki!
En 1974, Keith entreprit des études en peinture à l'Université
de Boston. Après l'université, il travailla trois ans pour le
Département des parcs nationaux, voyagea à travers les États-Unis
en faisant toutes sortes de petits boulots, et fit des voyages à Seabrook,
New Hampshire, pour y manifester contre l'énergie nucléaire.
En 1979, il fonda une firme de publicité à Boston. L'année
suivante, il se joignit à sept amis pour fonder Food Not Bombs. Après
huit ans à servir de la nourriture et à travailler comme graphiste,
Keith et son épouse Andrea ont déménagé à
San Francisco où ils ont mis sur pied un autre groupe FNB. Depuis lors,
Keith a été battu 13 fois, a été détenu sous
caution de 100 000$, a passé plus de 450 jours en prison, et a même
risqué d'y passer le reste de ses jours en tant que premier homme blanc
soumis à la loi Three Strikes de Californie (si vous êtes
condamné trois fois pour le même délit -même mineur-
vous risquez un minimum de 25 ans derrière les barreaux). Il a été
hospitalisé plusieurs fois et a dû subir une intervention chirurgicale
après que la police l'ait matraqué entre les deux yeux!
Keith McHenry, le premier des quelque 1000 bénévoles de FNB ayant été arrêtés jusqu'à ce jour pour avoir servi de la nourriture sans permis. (Photo prise le 16 août 1988, Parc Golden Gate, San Francisco, Californie, U$A.) |
Vous pouvez commander les éléments suivants, arborant le logo de Food Not Bombs:
Il est aussi possible de commander les ouvrages suivants (en anglais):
Pour commandes ou plus d'informations:
Teléphone sans frais en Amérique du Nord: 1-800-884-1136 / 1-816-531-8708
A FOOD NOT BOMBS MENU P.O. Box 32075, Kansas City, MO 64171 U$A
http://home.earthlink.net/~foodnotbombs/
Alimentation/Politique/Justice sociale/Livre de recettes (texte paru à l'endos de la version papier)
Que ce soit aux États-Unis ou en Europe, des centaines de millions de tonnes de nourriture parfaitement comestible et souvent emballée dans de beaux contenants se retrouvent chaque année dans les dépotoirs. Or les statistiques indiquent que la mortalité infantile, la pauvreté et la malnutrition augmentent dans la majeure partie des pays industrialisés. Selon les auteurs, un dixième seulement de toute la nourriture ainsi jetée pourrait suffire à vaincre la faim dans ces pays.
Le réseau de groupes autonomes De la bouffe, pas des Bombes (Food Not Bombs), fondé à Boston au début des années 80, a pour but de récupérer une partie de cette nourriture avant qu'elle ne soit gaspillée, pour ensuite la servir aux affamés. Mais ce n'est pas tout: comme l'indique son nom, De la Bouffe, pas des Bombes entend utiliser la distribution de nourriture comme un moyen de conscientiser et d'éduquer les classes moyenne et défavorisée. En effet, la pauvreté qui apparaît au beau milieu de l'abondance est le résultat de choix politiques et économiques douteux, donnant plus d'importance aux armes et aux profits qu'à la Vie. Encore faut-il attirer l'attention sur la manière dont ces choix sont effectués dans le cadre de la soi-disant économie de marché.
De la Bouffe, pas des Bombes donne une grande quantité de conseils, recueillis auprès d'une douzaine de chapitres aux États-Unis, sur le meilleur moyen de recueillir la nourriture et combler les besoins de centaines de personnes. Ce livre explique comment concocter des mets simples, savoureux et nutritifs pour ensuite transformer les soupes populaires en rassemblements politiques. De plus, un historique du mouvement vous en apprendra beaucoup sur l'art de négocier avec la police, les politiciens et les médias pour mieux servir la communauté.
Finalement, ce livre vous invite à former un groupe Food Not Bombs dans votre municipalité et rejoindre un réseau dont les ramifications s'étendent principalement aux États-Unis, au Mexique, au Canada, au Québec et maintenant en Europe. (Pas moins de 169 de ces groupes étaient à l'oeuvre selon le décompte d'avril 1997.) Souhaitons que les pays francophones se joignent au mouvement et que retentissent plus que jamais les slogans: "De la bouffe, pas des bombes! Des maisons, pas des prisons!"
ch1.Introduction |
ch2.Au-delà de la collecte et de la distribution |
ch3.Recettes |
ch4.La politique |
ch5.Histoires vécues |
ch6.Cuisiner pour la Paix |
[ retour en haut ] |