Au-delà de la collecte et de la distribution...

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Le théâtre de rue
La collecte de fonds
Le statut de société à but non-lucratif
Épinglettes, pin's et autres autocollants
L'approvisionnement
Les spectacles et autres activités spéciales
Quelques «tuyaux» concernant les lois et règlements

 

Le théâtre de rue


Dès les tout débuts, nous avons considéré nos activités de rue comme étant du théâtre. Cela n'incluait pas seulement la distribution de nourriture, mais aussi la distribution de documentation et notre présence aux activités d'autres groupes autonomes pour ne nommer que ceux-ci. Nous nous sommes aperçus que les activités personnelles sont aussi politiques, et que les choix politiques ont nécessairement des répercussions personnelles. Nous avons voulu mettre l'emphase sur la militarisation de notre société en faisant ressortir ses coûts humains et la souffrance qu'elle engendre. Nous avons donc créé des occasions de dénoncer ces injustices tout en servant la soupe, en nous déguisant en militaires tenant un comptoir à pain et pâtisseries dans le but de financer l'achat d'un bombardier B-1, ou encore en présentant le "défi tofu" au lieu du "défi Pepsi". Nous avons même présenté une pièce de théâtre silencieuse dans laquelle une personne déguisée en missile de papier mâché menaçait de destruction une autre personne déguisée en planète.


Les seules limites au genre de théâtre que vous pouvez présenter sont votre imagination et votre carnet de notes. Certains scénarios incluaient de tout pour tous les goûts, en commençant par des tables de bouffe et documentation égayées par des musiciens, jusqu'à la superproduction avec amplification, jeux de lumière, diaporamas, marionnettes et haut-parleurs; tout cela autour des mêmes tables. Parfois, ces événements sont organisés par De la Bouffe, pas des Bombes; parfois ils sont organisés par d'autres groupes et nous nous contentons de servir la bouffe et de distribuer la documentation. D'une manière ou d'une autre, il ne faut pas oublier de faire participer activement l'auditoire chaque fois que l'occasion se présente.

Puisque nous avons toujours en cette approche théâtrale, il a toujours été facile de nous adapter aux situations les plus variées. Nous reconnaissons et valorisons les interrelations entre idées progressistes. Nous essayons de démontrer à quel point le militarisme et l'impérialisme affectent notre vie de tous les jours; et lorsque nous participons à un événement dédié à une certaine cause, nous essayons de démontrer comment cette cause interagit avec d'autres. Notre nourriture constitue souvent un excellent lien connectif.


Notre documentation réflète notre vision globale des choses: nous promouvons activement plusieurs événements dans notre communauté en distribuant leurs brochures, et nous nous efforçons d'être le plus visibles possible. Cela inclut la recherche de bons emplacements pour dresser nos tables. Parfois, le site idéal est un parc ou une place publique; mais il est important de s'installer devant une banque, un siège social, un édifice public ou militaire de temps à autre. La fréquence de nos interventions est aussi très importante. Plus nous agissons au vu et au su de tous, plus notre message se répand; nous invitons d'ailleurs les groupes autonomes à faire preuve de régularité, pour établir leur réputation. La table de Food Not Bombs constitue souvent, par ailleurs, un point de repère pour les militants et les voyageurs qui veulent nouer des liens avec le mouvement dans une nouvelle ville.

La collecte de fonds


De la Bouffe, pas des Bombes a depuis très longtemps l'habitude d'être très relax par rapport à la collecte de fonds. Nous préférons recevoir de petites sommes d'argent plutôt que des dons importants et difficiles à gérer, provenant de personnes qui pourraient être très distantes de nous, que ce soit géographiquement ou politiquement. Nous croyons qu'il est préférable de compter sur une large base d'appuis dans la communauté avec qui nous avons des contacts directs, plutôt que de dépendre de quelques fondations ou mécènes qui pourraient faire des pressions ou nous manipuler afin que nous servions leurs propres intérêts. Bien que ce genre de financement populaire soit plus long et difficile, il nous permet cependant de rester à l'affût de l'actualité politique, et requiert un contact constant avec nos supporters.

Le statut de société à but non-lucratif


Les gens demandent souvent si nous sommes une société sans but lucratif, exemptée d'impôts. En général, nous ne sommes pas très attirés par la bureaucratie nécessaire au l'existence d'une telle organisation. Parfois, nous avons recours à un "voile", qui nous assiste dans les tractations relatives à certains dons devant être destinés à telle ou telle organisation sans but lucratif, et cela fonctionne bien. Il n'est pas trop difficile de trouver des partenaires prêts à nous aider pour ce genre d'opérations. Mais toutefois nous vous recommandons de ne demander aucun permis et de ne laisser aucune instance gouvernementale superviser votre travail. Lorsqu'un collectif acquiert le statut légal de société sans but lucratif, les bureaucrates s'arrogent un droit de regard sur toutes ses activités et limitent son champ d'action. C'est pourquoi nous préférons les ignorer plutôt que d'avoir à s'en défiler constamment.

Épinglettes, pin's et autres autocollants


Une bonne manière de s'autofinancer est de monter des tables de documentations bien fournies en épinglettes, autocollants, T-shirts, dans des lieux achalandés ou lors de rassemblements politiques. Être régulièrement à l'extérieur à la vue des passants; utiliser son droit à la libre expression et recueillir des dons, tout cela a un effet incroyable. Pour certains groupes, les dons recueillis grâce à ce genre de matériel sont une source majeure de revenus, et lorsque les gens demandent comment ça coûte, dites: "Un dollar, un peu moins si vous êtes fauché et un peu plus si vous en avez les moyens". Créez une atmosphère détendue de manière à ce que les gens donnent ce qu'ils peuvent sans subir de pression ou de malaise. Vous réussirez à recueillir plus d'argent et à éveiller les consciences si les bénévoles se tiennent en arrière du comptoir de documentation, dirigent l'attention vers tel ou tel dépliant, et rappellent la tenue des prochains événements. Lors de grands rassemblements en plein-air, rappelez-vous de vider régulièrement le chapeau où sont recueillis les dons, afin que personne ne soit tenté de s'enfuir avec vos recettes de la journée.


L'approvisionnement


Parfois, d'autres groupes nous demandent de fournir de la nourriture pour leurs événements. Ce peut être de la soupe chaude pour des manifs à l'extérieur, ou encore des repas légers lors de conférences. Les groupes qui nous commanditent ainsi nous donnent environ un dollar ou plus par personne servie. S'ils offrent des forfaits spéciaux comme le transport ou le logement, ils demanderont généralement des contributions supplémentaires aux participants. Cela dépend des organisateurs. Toutefois, si l'événement a lieu à l'extérieur et est ouvert au grand public, la bouffe est toujours gratuite et n'est jamais refusée à ceux qui sont sans le sou. Lors de certains rassemblements, la bouffe est cuite sur place, alors qu'elle peut être cuite ailleurs puis transportée sur place lors d'autres événements. Essayez d'arriver à temps lors de tous les rassemblements. Ceci est très important, surtout si vous devez offrir le lunch du midi à une centaine de personnes lors d'une conférence. Et puis rappelez-vous qu'il est toujours possible de monter la table de documentation aux côtés du comptoir de distribution, ou encore dans le hall d'entrée ou les corridors.

Les spectacles et autres activités spéciales


De la Bouffe, pas des Bombes organise souvent des spectacles, à la fois pour l'agrément et pour recueillir des fonds. Alors si vous décidez de faire de même, planifiez longtemps à l'avance et ce sera un grand succès. Que ce soit pour des manifs, des spectacles ou des récitals de poésie, il est important de fixer une date et de trouver un site au moins six semaines, voire deux mois à l'avance.
Lorsque vous faites vos démarches, ayez à votre disposition les adresses complètes de toutes les parties impliquées, de manière à pouvoir les rejoindre. Envoyez aux artistes et aux tenanciers une lettre confirmant la date, le lieu de l'événement, l'heure ainsi que les autres détails comme la durée de chaque numéro. Ce serait bien triste que des artistes ne soient pas au rendez-vous tout simplement parce qu'ils n'ont pas reçu leur confirmation écrite. Si votre spectacle se déroule bien, dites-vous que ces derniers seront plus susceptibles de vous appuyer à l'avenir. Si vous organisez un spectacle, demandez aux formations s'ils ont déjà de l'équipement à leur disposition (amplis, consoles) et s'ils connaissent un bon technicien. Montez un horaire complet longtemps à l'avance avec un espace précis alloué pour chaque artiste, incluant le montage, le démontage et les tests de son.


Une autre bonne idée est la distribution de flyers et d'affiches annonçant l'événement aux autres organisations six semaines à l'avance. Une pub placée dans leur bulletin mensuel ou dans leur calendrier d'activités peut être très efficace. De plus, collez vos affiches partout en ville et laissez des flyers bien en vue sur votre table de documentation un mois à l'avance. Si cela est possible, enregistrez des messages de 30 secondes pouvant être diffusés par une station de radio communautaire, étudiante, pirate ou autre. Faites un suivi téléphonique pour vous assurer que le message est bel et bien diffusé, et suggérez que celui-ci soit classé dans le répertoire de "service communautaire" de la station.


Lors du spectacle, montez votre table de documentation en prenant bien soin d'y inclure les autocollants, pins et vêtements mentionnés plus haut. Lors d'événements de plus grande envergure, vous pouvez aussi imprimer un programme et y louer quelques espaces publicitaires à des petits commerces locaux. Ce programme pourra alors être vendu lors du festival et constituer une source additionnelle de revenus. Et bien sûr, une table où l'on sert des rafraîchissements pourra être elle aussi très profitable.

Quelques «tuyaux» concernant les lois et règlements

Les permis
Selon certaines personnes, la municipalité ou mairie sera plus "heureuse" si vous faites la demande d'un permis et leur laissez ainsi savoir que vous utilisez tel parc ou telle place publique. Vous donnez aux pouvoirs publics le nom de votre organisation, votre adresse postale, un numéro de téléphone, et ils vous donnent un permis. Si la procédure est aussi simple que ceci, vous pouvez la considérer; mais évitez de donner le nom de votre organisation avant d'être bien certains que ça ne craint pas.


Voici un cas probant : le 11 juillet 1988, après avoir distribué de la nourriture pendant plusieurs mois sans que la municipalité ait mis de bâtons dans les roues, le collectif De la Bouffe, pas des Bombes de San Francisco a fait une demande de permis très simple d'une page au Service des Parcs et Loisirs, à la suggestion de certains organisateurs impliqués dans les groupes communautaires. Cela a malheureusement attiré l'attention du gouvernement sur notre plan de distribution de repas, et leur a donné l'opportunité de nous refuser le permis. Ce refus a ensuite constitué un excellent prétexte pour nuire aux distributions et arrêter nos bénévoles.
Bien que les pouvoirs publics puissent créer des raisons de toutes pièces dans le but de vous refuser l'octroi d'un permis, ne vous laissez pas intimider. Montrez clairement que vous êtes ouverts à toute suggestion visant à améliorer le déroulement de vos opérations, mais aussi que vous refuserez toute demande visant à vous rendre la tâche impossible. Même après de longues heures de négociations avec les fonctionnaires et les élus, des permis durement gagnés peuvent être révoqués à tout moment. Selon le gouvernement, un permis est une chose qu'il peut retirer dès qu'il en a envie (rappelez-vous les traités signés avec les peuples autochtones). C'est pour ces raisons que nous vous recommandons fortement de ne PAS contacter les autorités locales. La révolution n'a besoin d'aucun permis.

La formation à la non-violence
Dans la plupart des endroits, les pouvoirs publics considèrent le droit de partager de la nourriture gratuitement comme une activité non réglementée et protégée par l'Article Premier de la Constitution américaine. Toutefois, cela n'est pas vrai pour tous les endroits ou tous les pays. Si votre groupe sent qu'il y a risque d'arrestation pour cause de distribution de nourriture, ce serait une bonne idée de contacter un militant politique réputé ou encore un avocat engagé, et de vous préparer psychologiquement en simulant des situations de crise variées; cela sans oublier de considérer les conséquences légales de vos actes.


En fait, si vous croyez sérieusement risquer l'arrestation, il sera très utile d'organiser une séance d'entraînement à la non-violence au préalable. Dans beaucoup d'endroits, des groupes pacifistes locaux pourront vous aider à trouver des formateurs. Aux USA, la War Resisters League de New-York possède une liste nationale des personnes-ressources ainsi qu'un livret de formation. Si vous ne pouvez trouver un formateur expérimenté, réunissez votre groupe pour une journée et faites votre propre entraînement. Discutez de ce qui pourrait arriver et des événements qui pourraient conduire à l'apparition de la violence. Pratiquez-vous à répondre de manière non-violente; et puis faites des simulations de chaque situation envisagée, avec certaines personnes jouant le rôle des policiers, et d'autres jouant le rôle des militants. Ceci est très instructif, et très efficace pour vous aider à surmonter votre peur de l'arrestation. Les conséquences juridiques, la solidarité entre détenus, et la préparation de la défense en cas de procès sont aussi des sujets qui pourraient être au menu lors de cette journée.

En cas d'arrestation : la non-coopération
Que vous croyiez vraiment être arrêtés ou non, la simple volonté d'assumer une arrestation peut être très gratifiante, et d'ailleurs le simple fait de ne pas craindre l'arrestation la rend déjà moins susceptible de se produire. Si vous êtes arrêtés pour avoir distribué de la bouffe gratuite aux sans-abri, la non-coopération avec la police peut avoir beaucoup d'impact politique et être très gratifiante au plan personnel. La forme la plus primaire de non-coopération est de refuser de donner votre nom et adresse. Cela rend la tentative de vous dominer plus difficile. Si vous refusez de vous identifier, les policiers essaieront de vous intimider en vous isolant dans des cellules spéciales, en refusant de vous laisser contacter votre avocat, en refusant de vous laisser comparaître ou en utilisant d'autres tactiques et menaces du même acabit. Dites-leur poliment mais fermement que vous n'avez pas l'intention de divulguer votre nom; dans la presque totalité des cas, les policiers vont abandonner après une ou deux tentatives de vous effrayer. Ils vous enregistreront sous le nom de Jane ou John Doe (Jean Dupont ou Jeanne Tremblay) après avoir pris vos empreintes digitales et votre photo. La plupart des États limitent le temps d'incarcération précédant la comparution à 48 ou 72 heures. Durant cet intervalle, les policiers ne pourront pas légalement vous empêcher de voir votre avocat si celui-ci en fait la demande.


Bien sûr, ne parlez jamais de l'arrestation avec les policiers. Les policiers ne feront plus la lecture de vos droits, alors c'est à vous de demeurer silencieux, question de ne pas vous mettre les pieds dans les plats : tout ce que vous dites pourrait éventuellement être utilisé contre vous en cour, ou utilisé contre les autres détenus.


Demeurer complètement flasque ou muet constitue une forme plus avancée de non-coopération. Dans ces cas, les policiers utiliseront souvent des prises destinées à vous faire souffrir (pression sur les tempes, sous le nez, etc.) ou encore vous projetteront violemment contre le sol. Mais savoir que l'on peut absorber une certaine dose de souffrance et garder le contrôle sur son propre corps peut être très fortifiant personnellement. Pour certains, accompagner la police en marchant, c'est comme avouer que l'arrestation est justifiée. Ne pas marcher, refuser de donner votre nom fera croître votre force intérieure; mais la pleine coopération peut elle aussi avoir ce même effet, puisque vous savez que vous ne faisiez rien d'illégal de toutes façons et que c'est absolument incroyable que vous soyez arrêtés pour avoir nourri les nécessiteux.

Les appuis
Si vous vous faites arrêter, il vous faut considérer plusieurs choses. Essayez d'avoir une personne-ressource pour chaque personne risquant l'arrestation. Les personnes-ressources évitent l'arrestation, et peuvent de ce fait accomplir plusieurs tâches dans l'intérêt de celles qui sont détenues. Ces tâches comprennent notamment téléphoner à la famille, aux amis et aux employeurs pour leur expliquer ce qui est arrivé; faire un suivi juridique pour s'assurer qu'il n'y ait pas d'erreurs ou de mauvais traitements; contacter les médias; organiser la défense et recueillir les appuis; et d'une manière générale faire tout ce que les détenuEs ne peuvent pas faire. Il est préférable que les personnes-ressources soient au fait des tactiques que les personnes arrêtées comptent utiliser face au système judiciaire, c'est-à-dire la non-coopération, la solidarité entre détenus, la solidarité face à la caution, etc. De cette manière, elles pourront tenir tout le monde au courant des plus récents développements, et être présentes lorsque leur aide est requise. Il est une bonne idée de laisser à la personne qui vous est affectée votre nom et une somme d'argent, juste au cas où vous décidiez vouloir être libérés plus rapidement.

Le contact avec les médias
Vous devriez garder une liste de numéros de téléphone à proximité en cas d'arrestation. celle-ci devrait inclure les numéros d'avocats engagés, de divers intervenants, de la prison, et des médias. Avoir de la visibilité dans les médias locaux peut être d'une utilité considérable, pour aider à diffuser votre message et susciter de nouveaux appuis. Si cela est possible, rappelez-vous du nom de votre contact dans chaque journal ou poste de télé, et parlez à la même personne chaque fois que vous appelez. Ayez vos revendications et les plus récents développements à portée de la main, comme par exemple le nombre de personnes arrêtées, les accusations, qui vous êtes et pourquoi le collectif De la Bouffe, pas des Bombes a fait ce qu'il a fait pour en arriver là. Rappelez-vous toutefois qu'il n'est pas question d'essayer de convaincre le journaliste de la justesse de votre cause. Vous ne devez pas parler aux médias, mais bien à travers eux. Dites ce que vous avez à dire, et mettez fin à la conversation. Soyez polis mais fermes. Ne laissez pas les journalistes vous entraîner vers des sujets moins importants s'éloignant du contexte, car ils pourraient diffuser ces informations "divertissantes" plutôt que celles qui sont vraiment pertinentes.

La solidarité entre prisonniers
Après l'arrestation, il peut être très gratifiant pour le groupe d'agir de façon solidaire. Il vaut mieux en discuter et planifier le tout à l'avance. Lorsqu'elle est arrêtée, une personne a les choix suivants : ne pas donner son nom (non-coopération), donner son nom mais refuser de payer la caution (solidarité face à la caution), ou pleine coopération en donnant son nom et payant la caution. Si plusieurs membres ont l'intention de ne pas coopérer ou de ne pas payer la caution, alors c'est le temps de planifier l'action de solidarité. En tant que groupe, vous pouvez négocier votre coopération en échange de concessions, comme par exemple l'accès à un téléphone, à votre avocat, à la presse; ou encore une libération sans condition et sans avoir à payer de caution (personal recognizance), ou encore que le groupe ne soit pas séparé. Le système carcéral n'est pas conçu pour faire face à des groupes, il est conçu pour isoler et démoraliser les gens. Plus vous êtes solidaires en tant que groupe, le plus tôt il sera épuisé et accédera à vos demandes. Peut-être même qu'on vous rendra votre liberté tout simplement! Malheureusement, à cause de la philosophie sur laquelle est bâtie le système carcéral, les gardiens sont entraînés à être volontairement vagues et imprécis, dans un but de sécurité. Vous ne savez jamais si ce qu'ils disent est la vérité ou non. Cela désoriente les militants et les rend incapable d'avoir confiance en les informations qui leur sont transmises. Alors vaut mieux ne rien croire de ce que les gardiens racontent! Restez calmes et polis, et utilisez chaque conversation avec vos gardiens comme une occasion d'expliquer pourquoi vous vous êtes engagés dans De la Bouffe, pas des Bombes. Mettez l'accent sur tout le ridicule qu'implique l'arrestation de personnes qui distribuent de la bouffe gratuitement. Dans la doctrine non-violente, cela s'appelle "le pouvoir de la vérité" (speaking your truth to power). Ayez confiance en vous, et restez fidèles au plan que le groupe a élaboré avant l'arrestation.

 

ch1.Introduction
ch2.Au-delà de la collecte et de la distribution
ch3.Recettes
ch4.La politique
ch5.Histoires vécues
ch6.Cuisiner pour la Paix
 
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